XoXoloda
Oof, ça faisait un bail hein ?
Bon si j’écris aujourd’hui c’est que jusqu’à présent je me défends bien contre le K ET contre la Covid-19 (bonne nouvelle, n’est-ce pas ?).
Pour rattraper les wagons avec l’épisode précédent : mi-2019, on m’annonçait une récidive du K et un traitement oral à vie, pas super chouettos donc. Heureusement pour moi, le Xeloda était plutôt bien toléré. Entre une hospitalisation et 10 cachets par jour, le choix a été vite fait.
Le reste étant globalement inchangé, j’avais toujours le droit à des consultations et des scanners de contrôle réguliers. Les retours de ces derniers étaient encourageants : pas d’évolution des “““““métastases””””” du foie.
Fin 2019, j’apprends que mon dossier va re-(re?)-passer en CRP (un comité d’experts), globalement, pour moi ça ne devrait pas changer grand-chose sauf que… A la ré-étude de mon dossier, quelque chose ne tourne pas rond là-dedans. Une récidive aussi violente d’un adénocarcinome de l’œsophage, chez un patient aussi jeune, c’est du jamais vu ! Je sais que je suis unique, magnifique et merveilleux, mais quand même…
Alors, oui, les tumeurs prélevées du foie durant l’opération (mi-2018) étaient cancéreuses, ça, c’est prouvé. Mais les nouvelles, celles pour lesquelles j’ai mangé une “chimiothérapie de confort”, qu’est-ce qui nous prouve ? Bah rien !
En fouillant dans les dizaines de scanner, pet-scan et autres IRM, la CRP tranche dans le foie : ces nouvelles anomalies ne sont pas des métastases mais des kystes
B E N I N S
C’est ce que m’apprend mon oncologue lors d’une consultation de suivi. Pour faire simple, les types se sont plantés (royalement).
Bon, l’oncologue ne me l’a pas dit comme ça, mais c’est ce que j’ai compris, in fine. Pour détailler, c’est un des radiologues qui par manque-de-temps-repas-de-midi-flemme-ordi-qui-marche-pas-whatever, n’est pas allé fouiller convenablement dans l’historique des images pour s’apercevoir que ces kystes étaient déjà identifiés comme bénins. Résultat : l’oncologue reçoit un compte-rendu alarmant où je me retrouve avec des nouvelles tumeurs qui se développent plus vite que leurs ombres. La machine médicale s’emballe, me considère comme un malade chronique et je dois à nouveau subir un traitement hyper lourd (nouvelle chimio intra hyper violente et cachets par voie orale derrière).
Du coup, freinage brusque (sans ABS) : on arrête tous les traitements, vous pouvez reprendre une vie normale !
Wat ?
🎉🎉🎉
Vous aussi vous avez du mal à suivre ? Moi c’était pareil, tout est allé tellement vite que j’ai eu du mal À digérer tout ça la première fois. La conclusion cependant est simple : pour le moment je suis Kancer Free ! Yay !
Il n’empêche que j’ai encore un suivi assez lourd et contraignant. Pour 2 ans encore, j’ai le droit à un scanner tous les trois mois (et tous les 6 mois pendant 2 ans par la suite). A cela s’ajoute une gastroscopie une fois par an (joie, bonheur) et des consultations régulières avec l’oncologue. Après, je vais pas me plaindre non plus, c’est quand même largement plus confortable qu’une chimiothérapie tous les 15j (voir les épisodes précédents).
Pour la première fois depuis 2 ans j’avais l’impression d’avoir le droit à une bonne nouvelle, ah, quel plaisir. Je passais donc fin 2019, des fêtes de fin d’années tranquilles, sans traitement et sous le statut “en surveillance” (qui n’est pas celui de “sous-surveillance”, hein).
Tout frais tout neuf, j’étais chaud pour 2020, après un cancer, what could possibly go wrong, me direz vous ? Bah je fais pas de dessin, je pense que vous êtes tous au courant : la Covid-2019. Dans ma tête, j’avais prévu de rependre le boulot début 2020, si les résultats du second scanner après l’arrêt du traitement étaient dans la continuité du premier (ie: all clear). L’épidémie a tout chamboulé, l’hôpital est parti en vrille, ils ont annulé, puis déplacé, puis annulé (dans la panique) le scanner de contrôle qui était prévu au premier trimestre 2020. J’avoue aussi que j’étais pas super chaud pour aller choper le virus en allant passer un scanner, j’ai donc joué la sécurité en restant confiné strictement à la maison.
Malheureusement pour nous, la crise n’a pas vraiment évolué dans le bon sens, j’ai donc finalement pris le risque d’aller passer un scanner (parce que oui, la constante ignorance de savoir si vous avez une récidive du K c’est pas non plus génial comme sensas’). Résultats de ce scanner en poche, je me déplace à l’hôpital pour ma gastroscopie annuelle. Je vous passe les détails pas franchement agréables (imaginez qu’on vous passe un spaghetto de la taille d’un câble électrique par le nez, ça vous donnera une idée), pour arriver à la conclusion : mon œsophage custom est au top. Je profite de cette entrevue avec l’oncologue pour discuter du scanner qui lui aussi est au top ! Pour achever le tout, on planifie même un retrait de la chambre implantable (qui s’est super bien passé, je n’ai rien senti et j’ai eu le droit à un live de Pink Floyd pendant l’opération) !
Fiou, c’est quand même un peu la fin d’un calvaire là, non ? La suite logique de tout ça, c’était la reprise du boulot. Depuis juillet, je retravaille à mi-temps, histoire de me réhabituer, tranquillement à faire mouliner la cervelle. J’avais quand même un peu prévu le coup en travaillant sur plusieurs projets annexes pour remettre les mains sur le clavier et la tête dans le code. Jusqu’ici, tout se passe plutôt bien. J’ai toujours pratiqué le télétravail et les deux premiers confinements (et bientôt le troisième, vu la tournure) n’ont rien changé à ma vie professionnelle. La suite logique de tout ça, c’est la reprise à plein temps, qui devrait se mettre en place l’année prochaine.
Globalement, aujourd’hui, je me sens plutôt bien, je n’ai pas de douleurs ou de séquelles physique qui impactent négativement mon quotidien et en dehors de quelques consultations, scanners et gastroscopies, anecdotiques par rapport à tous les épisodes que j’ai traversé : tout roule.
Case closed ? On y croit.
D’ici au prochain épisode, je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’années. Et j’espère que ces bonnes nouvelles vous donneront du courage pour 2021 : rien n’est jamais perdu.
Stay strong !
PS (1) : Je profite de cet épisode pour donner tout mon courage à Gladii, qui subit, à son tour, une violente récidive du K et qui traverse cette épreuve comme une reine.
PS (2) : J’ai encore ~500 cartes de membre du Kancer Club (un K n’est pas obligatoire pour accéder au club 😉)